Noble et délicieuse, la coquille Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc est aussi primordiale pour l’économie locale. Focus sur les tendances et les chiffres de consommation, pour tout comprendre de ce trésor des mers.
Les Français aiment les coquilles Saint-Jacques ! Ils en dégustent en moyenne près d’un kg par an et seraient les deuxièmes plus gros consommateurs mondiaux de Saint-Jacques, derrière les États-Unis.
Une demande saisonnière
C’est en novembre et en décembre que la demande est la plus forte. En réalité, plus les fêtes de fin d’année se rapprochent, et plus elle est importante ! La raison est simple : produit noble de grande qualité, la véritable coquille Saint-Jacques (Pecten Maximus) est considérée comme un mets de fête. En revanche, le traditionnel deuxième pic de consommation de coquilles Saint-Jacques entières, Pâques, a tendance depuis quelques années à se déplacer vers la Saint-Valentin. La coquille des amoureux ?
Un produit de luxe ?
Les consommateurs de coquille Saint-Jacques sont plutôt âgés et aisés, surtout lorsqu’elle est achetée vivante et entière. Une conséquence, sans doute, de son image de produit « premium ». Pourtant, surtout lorsqu’on l’achète fraîche en début de saison ou après les fêtes, la coquille Saint-Jacques est un mets accessible : elle ne revient pas plus cher qu’une viande lorsqu’elle constitue le plat principal du repas. Et elle est si savoureuse !
Décortiquer, non merci !
Les jeunes générations et les urbains préfèrent les noix, fraîches ou surgelées, aux coquilles entières. Question de praticité, et d’une appréhension pour la décortiquer. Pourtant, ce n’est pas si compliqué ! Essayez et vous verrez : il est plus facile de décortiquer une Saint-Jacques que d’ouvrir une huître ! En 2023-2024, pour les coquilles Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc, les coquilles entières fraîches représentaient 70 % des volumes vendus, contre 30 % pour les noix, fraîches ou surgelées.
Essentielle pour l’économie locale
La baie de Saint-Brieuc est le deuxième gisement français de coquilles Saint-Jacques. Plus de 7 000 tonnes de coquilles qui en sont issues ont été débarquées en Bretagne Nord sur la saison de pêche 2023-2024. Le coquillage est aussi un acteur majeur de l’économie locale. Sa production génère plus 500 emplois directs et plus de 1 500 emplois indirects et notamment :
- pêcheurs embarqués sur les 238 navires autorisés à pêcher le précieux mollusque
- employés entreprises de mécanique et de forge indispensables à l’entretien des navires de pêche
- salariés d’entreprise d’avitaillement des bateaux de pêche
- employés des criées, où sont pesées et enregistrées toutes les captures
- mareyeurs, qui achètent les coquilles en gros, avant de les préparer et de les conditionner en bourriche pour les revendre aux détaillants
- poissonniers
- transformateurs qui valorisent la coquille
- …
Le marché français de la coquille Saint-Jacques*
• Production :
– 38 305 tonnes en 2021**
– 27 028 tonnes déclarées en halles à marée pour une valeur à la première vente de 76 M€ en 2022
• Importations (2022) : 188 M€ (- 7 % par rapport à 2021)
• Exportations (2022) : 66 M€ (+ 77 % par rapport à 2021)
• Achats des ménages (2022) :
– Frais : 8 102 tonnes, pour une valeur de 56 M€ en noix de Saint-Jacques
– Surgelé : 4 169 tonnes, pour une valeur de 79 M€ pour les coquilles et 1 742 tonnes, pour une valeur de 64 M€, pour les noix
* Source : France AgriMer
** Ventes totales par les bateaux français : ventes en halle à marée, ventes directes, ventes à l’industrie de transformation et ventes à l’exportation