Aide-soignante pendant une vingtaine d’années, Virginie Métayer a sauté le pas en 2022 pour travailler avec son mari Grégory, armateur de Saint-Quay-Portrieux. Les jours de pêche à la Coquille Saint-Jacques de la Baie de Saint-Brieuc, elle est désormais sur le pont. Une expérience nouvelle et enrichissante.
« Pendant des années, j’ai géré l’administratif de la société de pêche de mon mari, en plus de mon métier d’aide-soignante, explique Virginie Métayer. Et puis, il a acheté un second bateau, a pris des responsabilités dans le Comité des Pêches. Ce n’était plus possible de tout mener de front. La crise de la quarantaine et le Covid-19 aidant, j’ai décidé de sauter le pas ». En 2022, Virginie passe son CMP (Certificat Matelot Pont), puis l’année suivante, son Capitaine 200, « pour pouvoir patronner à l’avenir ». Devenue salariée de l’entreprise, elle embarque chaque jour de pêche à la coquille Saint-Jacques de la Baie de Saint-Brieuc sur le Jack’s, avec son mari Grégory et un jeune formé en alternance. Le reste de la semaine, elle continue d’assurer la partie administrative et a lancé une activité de vente directe au consommateur, avec retrait des commandes à domicile. « Cette nouvelle organisation nous a aidé à retrouver un équilibre et une qualité de vie. Avant, je travaillais un week-end sur deux et je n’avais pas toujours le choix de mes congés. Nous vivons maintenant au même rythme. Et puis, on en avait vraiment envie d’autre chose pour notre famille ». Un projet commun, qui a progressivement mûri. « J’ai beaucoup réfléchi. Travailler en couple, c’est particulier, reconnaît-elle. Ça demande des règles. Il faut que chacun trouve sa place, à la maison et à bord. Tout s’est mis en place petit à petit ».


Être conseillé
Avant de s’engager, Virginie a fait appel à l’association Cap Avenir à Pordic, qui accompagne les projets professionnels dans le milieu maritime et de la pêche. « Aujourd’hui, une personne non-formée n’a pas le droit d’embarquer. Grâce à l’association, j’ai pu participer à des Marées Découvertes pour découvrir la réalité du métier en mer. Elle m’a aussi aidée à obtenir des aides au financement de ma reconversion. Elle oriente, conseille, met en relation de futurs alternants et des professionnels qui pourraient les recruter. C’est un maillon important et un vrai confort pour accéder à ces métiers ».

Bienveillance et curiosité
Sur le bateau, Virginie dit apprendre au quotidien. « Il faut être rigoureux, très à l’écoute et réactif, car la pêche à la coquille Saint-Jacques, ça va vite ! Endurant aussi, car il y a beaucoup de manutention. Mais c’est certainement moins difficile qu’il y a quelques années, car le matériel est plus facile à manier. Il reste des moments compliqués lorsqu’il pleut ou qu’il fait froid. Mais embarquer, c’est aussi, de la tranquillité, de la liberté. Et puis avec Grégory, nous sommes rôdés maintenant ! ». Sur le quai, elle ressent une grande bienveillance et un peu de curiosité. « Les autres marins-pêcheurs m’ont très bien accueillie. Lorsque j’étais malade au début, ils s’inquiétaient de moi et me rassuraient en me disant que ça allait passer. Ça a bien été e cas ! Quant aux clients, ils sont parfois surpris quand je leur dis que le matin j’étais en mer. Ils posent des questions : les métiers de la pêche, ça intrigue toujours ». Virginie l’assure : elle aime sa nouvelle vie. « C’est finalement de sauter le pas pour changer de métier qui a été le plus compliqué. Aujourd’hui, j’engrange de nouvelles compétences et je ne m’interdis rien. Mais tant que le physique suit, ma nouvelle vie me convient ! ».
Retrouvez la page Facebook de Virginie et Grégory ici.
