En décembre 2022, la pêcherie de coquilles Saint-Jacques de la Baie de Saint-Brieuc obtenait la certification environnementale MSC Pêche durable. Un vrai gage de consommation responsable pour les amateurs du délicieux coquillage ! En France, seules une douzaine de pêcheries ont décroché l’exigeant label. Pourquoi donc celle de la Reine de la Baie ? Retour sur les raisons du succès.
Le Label MSC Pêche Durable est délivré par le MSC (Marine Stewardship Council). Avant de donner sa précieuse certification, l’ONG a fait évaluer la pêcherie pendant un an par Global Trust Certification Ltd., un organisme indépendant, et par des experts scientifiques. L’enjeu : s’assurer que la pêcherie gère les ressources marines de manière raisonnée et qu’elle s’engage en faveur de la durabilité des océans.
Les principes du label MSC Pêche Durable respectés
La conclusion de cet audit a été claire : les pêcheurs travaillent conformément aux trois grands principes du MSC. D’abord, la population de coquilles Saint-Jacques est abondante. Elle a même atteint des niveaux historiques en 2023.
Ensuite, il y a très peu de captures accessoires et accidentelles : la pêcherie n’a pas d’interaction avec des espèces menacées, en danger ou protégées et est sans impact grave ou irréversible sur les habitats.
Enfin et surtout, la pêche est strictement encadrée.
Les professionnels de la coquille Saint-Jacques à la manœuvre
Depuis 50 ans, les pêcheurs eux-mêmes prennent en effet l’initiative de mesures pour conserver les ressources et réguler la pêche. Ils respectent aujourd’hui une double réglementation : celle imposée à toutes les activités de pêche par la France et par l’Union européenne, et celle qu’ils édictent eux-mêmes via leurs Comités des Pêches.
Ainsi :
• Les temps de pêche sont restreints : au cœur de la saison, 45 minutes par marée, les lundis et mercredis d’octobre à mai.
• Les captures des coquilles Saint-Jacques sont limitées. Chaque année, un quota global est déterminé sur la base d’une évaluation du gisement réalisée par l’Ifremer et du résultat du captage de naissains, et une quantité maximale autorisée à la pêche par bateau. Elle est ajustée en cours de saison afin de répondre à la demande du marché mais ne peut pas dépasser 1 200 kg.
• Une taille minimale du coquillage est imposée. Si la coquille Saint-Jacques mesure moins de 102 mm, elle doit être rejetée à l’eau.
• Le matériel est règlementé : la pêche n’est autorisée qu’aux navires de moins de 13 m et d’une puissance motrice inférieure à 250 CV. Les dragues sont équipées d’anneaux d’un diamètre minimum de 97 mm pour laisser les coquilles trop petites sur le gisement. Seuls 238 bateaux disposent d’une licence de pêche en 2023.
• Le contrôle et le suivi des quantités capturées est strictement assuré : toute la pêche doit passer par la criée, pour être pesée et déclarée. S’ils contreviennent aux règles, les pêcheurs peuvent être sanctionnés, jusqu’à une suspension temporaire ou définitive de leur licence.
La pêcherie de la coquille Saint-Jacques de la Baie de Saint-Brieuc en 9 dates clés
• 1962-1963 : découverte du gisement de coquilles Saint-Jacques en Baie de Saint-Brieuc. La pêche connait très vite un essor considérable.
• 1966-1967 : 45 navires pêchent la coquille Saint-Jacques en Baie de Saint-Brieuc. Leur nombre passe à 420 en 1972-1973.
• 1973 : les professionnels commencent à mettre en place un cadre pour réglementer la gestion de la ressource. Une licence est accordée à 380 navires maximum. Un avion, dont une partie du coût est prise en charge par les professionnels, est mis à disposition des Affaires Maritimes pour la surveillance.
• 1975 : la taille minimum de capture est fixée à 10,2 cm.
• 1978 : première pesée en criée.
• 1979 : quota établi par l’Ifremer.
• 1986 : mise en place d’une taille pour les anneaux, alourdissement des sanctions, instauration des temps de pêche et des quotas individuels.
• 1990 : instauration d’une taille et d’une puissance pour les navires et de nouveaux temps de pêche.
• 2018 : nouvelle taille pour les anneaux (97 mm).