La pêche à la coquille Saint-Jacques est avant tout une pêche artisanale de proximité. Seuls 238 bateaux disposent d’une licence pour la pratiquer, sur un périmètre restreint. Les précieux coquillages sont débarqués bien vivants, moins de quatre heures après avoir été pêchés, dans l’un des six ports autorisés à les accueillir. C’est là l’une des clés de son exceptionnelle fraîcheur !
Cinquième baie du monde pour l’amplitude de ses marées et deuxième plus grand gisement français de coquilles Saint-Jacques, la baie de Saint-Brieuc est classée réserve naturelle depuis 1998. Sablonneuse, riche en planctons dont le coquillage se nourrit, elle s’étend du Cap Fréhel à l’est à l’archipel de Bréhat à l’ouest.
Six ports de débarquement
Loguivy-de-la-Mer, Pors Even, Saint-Quay-Portrieux, Erquy, Saint-Cast, Saint-Malo : les bateaux qui pêchent la coquille Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc n’ont pas le choix. Quel que soit leur port d’attache, ils doivent débarquer leur pêche dans l’un de ces six ports agréés. Sur le littoral de la baie, ce sont en effet les seuls qui, équipés de balances et d’agents assermentés, peuvent effectuer le contrôle indispensable pour suivre les volumes prélevés. Un moyen de garantir la santé du gisement, en toute transparence !
Trois ports de vente
Saint-Quay-Portrieux, Erquy et Saint-Malo sont aussi des ports de vente. Cela signifie qu’ils ont une criée, où toutes les coquilles Saint-Jacques pêchées doivent passer physiquement pour être enregistrées, passer un contrôle de conformité et être vendues. Un service de ramassage est organisé depuis Loguivy-de-la-Mer, Pors Even et Saint-Cast, pour acheminer jusqu’à la criée la plus proche les coquillages qui y ont été débarqués.
Diversité des ports
Tous les ports ne se ressemblent pas ! Ceux de Saint-Quay-Portrieux, Erquy et Saint-Cast, plus récents, sont des ports en eau profonde : ils sont accessibles n’importe quand, sans tenir compte des marées. Le port de Saint-Malo est équipé d’écluses : les bateaux peuvent y accéder à marée basse, à condition de les passer ! Petits ports bretons typiques et préservés, Loguivy-de-la-Mer et Pors Even ne peuvent pas accueillir de bateaux lorsque l’eau s’est retirée. Pour qu’ils puissent y débarquer leur pêche, le Comité des pêches, l’organisme qui fixe chaque année les conditions de pêche, tient compte des horaires de marée. C’est pourquoi les heures de pêche varient au fil des jours.
Deux ateliers de transformation
Proximité toujours : les noix de Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc proposées fraîches ou surgelées sont décoquillées par deux ateliers partenaires, eux-mêmes situés au plus près des ports et des criées : Celtarmor, à Saint-Quay-Portrieux, et Pêcheries d’Armorique, à Erquy. Il ne se passe ainsi que quelques heures entre le moment où elles sont sorties de l’eau et celui où elles sont transformées. La fraîcheur avant tout !
Le saviez-vous ?
Une fois tous les contrôles effectués, le pêcheur peut choisir soit de laisser ses coquilles Saint-Jacques à la vente à la criée, soit de récupérer sa pêche pour la vendre lui-même, en direct aux consommateurs. La halle à marée de Loguivy-de-la-Mer, fermée en 2013, a été la dernière criée de Bretagne Nord où était pratiquée la « vente à la voix ». Aujourd’hui, dans toutes les criées, les transactions s’effectuent essentiellement de manière informatique.