29 août 2022

Artisans de l’océan

La pêche durable

Sauvage et délicate, noble et fragile, la coquille Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc est une ressource rare. Pour la préserver, ne pas compromettre sa reproduction et assurer année après année le renouvellement du gisement naturel, rien n’est laissé au hasard. Et ça commence dès la pêche, encore artisanale.

La pêche à la coquille Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc, c’est une histoire de passionnés. Engagés et solidaires, les pêcheurs sont soumis à une stricte réglementation qu’ils respectent à la lettre. Pour preuve, ils financent eux-mêmes la surveillance par avion de la zone de pêche !

Une grande famille

Seuls 238 bateaux sont titulaires d’une licence et donc autorisés à pratiquer la pêche à la coquille Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc. Alors la communauté des pêcheurs, c’est un peu comme une grande famille !

Ce nombre limité est surtout le gage d’une pêche responsable, raisonnée et durable.

Des bateaux petits mais costauds, des campagnes courtes

La pêche est réalisée sur des navires de 13 mètres maximum, appelés dans le milieu les coquillards ou les dragueurs. Chacun embarque un équipage d’un à quatre marins.

Pour pratiquer leur art, les pêcheurs ne disposent, au cœur de la saison, que de 45 minutes deux fois par semaine, les lundi et mercredi d’octobre à mai. Autant dire que chaque sortie est intense !

Chaque bateau ne peut capturer qu’1,2 tonne maximum de coquilles par jour de pêche. C’est l’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer) qui, chaque année, préconise le volume global de coquilles qui peut être prélevé, dans un objectif : préserver les ressources.

Retour de pêche en mer calme

Une pêche côtière de proximité

Pour récolter les précieuses coquilles, pas besoin de s’aventurer très loin : tout se passe à proximité des côtes.

La pêche se pratique à la drague : une sorte de râteau composé d’anneaux métalliques et d’une barre munie de dents accrochée au bateau par un long câble vient ratisser le fond de l’océan et récolter les coquillages enfouis. Au bout d’une dizaine de minutes, la drague est remontée, puis vidée sur le pont du bateau.

Gare à la taille !

Seules les coquilles de plus de 10,2 cm sont autorisées à la pêche. Plus petites, elles sont trop jeunes et doivent continuer à grossir dans leur environnement naturel. Un premier tri est réalisé de facto par la taille des mailles des anneaux, qui est réglementée pour ne retenir que les plus grandes coquilles. Un deuxième tri est réalisé manuellement à bord par les marins. Il faut avoir l’œil et le geste ! Les juvéniles, qui n’ont pas le calibre requis, sont immédiatement remises à la mer.

Passage obligatoire à la criée

La pêche terminée, les bateaux regagnent un des ports de débarquement situé à proximité des lieux de pêche. L’ensemble de leurs captures est pesé et déclaré en criée. Ce « passage obligatoire » à la criée est l’occasion d’effectuer un nouveau contrôle de conformité. Il participe aussi au suivi de l’évolution du gisement.

Les coquilles Saint-Jacques sont fin prêtes à être mises en vente, exclusivement auprès de professionnels, pour être bientôt dégustées !

Coquille Saint-Jacques : une pêche très encadrée

Les pêcheurs de la baie de Saint-Brieuc doivent respecter une double réglementation professionnelle :

  • celle imposée à toutes les activités de pêche par la France et par l’Union européenne
  • celle qu’ils édictent eux-mêmes via leurs Comités de pêche. Rendue obligatoire via des arrêtés préfectoraux, elle concerne notamment les licences et le calendrier de pêche ou viennent renforcer des mesures techniques.
    Ils s’exposent à de lourdes sanctions s’ils contreviennent à l’une et/ou à l’autre.